
Les besoins d’approvisionnement en eau potable (AEP) des populations rurales du Togo en général, et de celles de la région des savanes en particulier, sont très importants. On estime aujourd’hui à 61 % le taux de desserte potentielle, mais le pourcentage réel de la population utilisant une source d’approvisionnement en eau potable est beaucoup plus faible, en raison, d’une part, de la dispersion de l’habitat et, d’autre part, du mauvais entretien des équipements et de la discontinuité de leur fonctionnement.
Malgré les efforts fournis par le gouvernement togolais et les différents partenaires du secteur pour améliorer la fourniture de l’eau potable, l’accès à cette denrée vitale demeure une préoccupation majeure des populations de la région des savanes.
En effet, selon les résultats de l’inventaire des ouvrages hydrauliques, réalisé par le Ministère en charge de l’eau en janvier 2019, la région des savanes compte environ 1 334 localités qui ne disposent pas du tout de point d’approvisionnement en eau potable. À ce jour, la direction régionale a enregistré six cent quatre-vingt-quatorze (694) demandes formulées par des comités eau, spontanément constitués par les populations elles-mêmes et disposant des caisses en eau pour assurer l’entretien de leur futur ouvrage.
Dans ce contexte, la question de l’eau demeure primordiale, car une grande partie des populations rurales continuent à utiliser l’eau de marigot ou des rivières. Ce qui explique la persistance des maladies d’origine hydrique et pénalise particulièrement les femmes et les jeunes en charge de la « corvée » d’eau et donc sur le développement socio-économique de la région.
La question majeure reste donc le financement ; car l’augmentation de la couverture en matière d’eau potable est assujettie à la réalisation d’ouvrages qui sont coûteux.

La présente requête qui s’inscrit dans l’axe stratégique 3 du Plan National de Développement (PND), à savoir « consolider le développement social et renforcer les mécanismes d’inclusion », vise donc à améliorer l’accès des populations de la région des savanes aux services d’eau potable.
Objectifs du projet
Objectif global
L’objectif principal de ce projet est de lutter contre la pauvreté par l’amélioration durable de l’accès des populations rurales à l’eau potable.
Objectifs spécifiques
Les objectifs spécifiques se déclinent comme suit :
- assurer l’accès durable à l’eau potable pour les populations ;
- relever le taux de desserte en eau potable en milieu rural ;
- améliorer les comportements favorables pour la consommation de l’eau potable ;
- réduire la prévalence des maladies d’origine hydrique ;
- réduire la corvée d’eau des femmes et des filles et intensifier les activités économiques et émancipatrices (éducation des filles) ;
- développer l’implication et la participation des communautés rurales dans la gestion des points d’eau, conformément à la politique nationale d’AEP en milieu rural et semi-urbain.

Les résultats attendus
Les résultats attendus du projet sont :
- 15 nouveaux points d’eau potable réalisés et équipés ;
- près de 8 000 habitants desservis ;
- 15 comités de gestion de points d’eau sont mis en place et leurs membres formés (un comité par point d’eau) ;
- des pratiques adéquates d’hygiène et d’assainissement sont observées dans les 15 villages bénéficiaires ;
- gain de temps et amélioration des revenus des femmes et réduction de la pauvreté ;
- amélioration des comportements favorables à l’hygiène liée à l’eau et recul des maladies liées à l’eau ;
- un système de maintenance des ouvrages hydrauliques est mis en place.
Effets et impacts attendus du projet
Les impacts attendus du projet seront visibles surles plans sanitaire, social et économique.
Impacts sur le plan sanitaire
Réduction de l’incidence :
- des maladies hydriques (diarrhée, choléra) ;
- des maladies dues au manque d’hygiène (gale, trachome…) ;
- des maladies d’origine aquatique (ver de guinée).
Impacts sur le plan social
- Réduction de la corvée d’eau des femmes et des enfants ;
- éducation des jeunes filles ;
- renforcement de capacités des bénéficiaires ;
- limitation de l’exode rural vers les autres villes ;
- organisation des communautés rurales et promotion des futures collectivités locales.
Impacts sur le plan économique
La disponibilité d’eau potable à faible distance des usagers entraîne un gain de temps pour les femmes pour la corvée d’eau ; ce temps gagné peut permettre aux femmes de développer d’autres activités productrices de revenus.